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Le 27 mai est en Guadeloupe la Journée de commémoration des abolitions de l'esclavage.
A cette occasion, la commune de Sainte-Anne a proposé une résidence de création à François Piquet, qui a présenté un projet associant la thématique des Réparations à une volonté de mettre l'art à la portée de tous les publics.

Chaque mois de juillet, Sainte-Anne propose un festival de Gwoka, musique guadeloupéenne de tambour, directement issue de l'esclavage. La danse qui l'accompagne s'appuie sur le concept de "bigidi" (déséquilibre et mouvement) théorisé par la chorégraphe Léna Blou.
La proposition artistique repose sur la mise en resonnance du "bigidi" avec la thématique des Réparations.

 
     
   
     
     
  Aborder les Réparations en milieu scolaire

L'artiste a animé des ateliers avec environ 250 enfants (de 6 à 11 ans) de 4 écoles de la ville : école R.G. Mathurine de Deshauteurs , Victor Vallier des Grands-Fonds, Mixte 2 Ginette Maragnès et Florent Donnat de Saint-Protais.

Après avoir abordé l'histoire de l'esclavage, et mis en relation les notions de déséquilibre et de Réparation, les élèves ont réalisés des dessins de personnages en déséquilibre, en bigidi, sur une page du formulaire de demande de Réparation conçu par l'artiste.
Certains de leurs travaux ont été reproduits pour être collés en grand format sur les murs de Sainte-Anne.
 
 


 
   
  Vue de l'exposition dans les rues de Sainte-Anne  
     
   
  Vue de l'exposition à la Mairie de Sainte-Anne : peintures originales des enfants sur une page du formulaire de demande de réparation  
     
 

Déroulement des séances (1 heure par classe)

1) Explication du projet et du contexte : 15 minutes
- Objectif : réaliser des dessins dont certains seront affichés dans les rues ou exposés en mairie;
- A quoi correspond la journée du 27 mai;
- Discussion sur ce qu'était l'esclavage et rappel de notions élémentaires : où, quand, comment, qui, pourquoi;
- Introduction et mise en relation des notions de déséquilibre et de Réparation;
- Comment se répondent le déséquilbre (bigidi) et le formulaire de demande de réparation.

2) Déséquilibre et croquis : 15 minutes
L'artiste montre quelques "bigidis" possibles, en se mettant en situation de déséquilibre devant la classe.
Quelques élèves volontaires, chacun leur tour, trouvent des poses de déséquilibre, dont l'artiste réalise des croquis très rapides au tableau.
A l'aide de dessins très rapides, il montre différentes possibilités graphiques, notamment comment passer d'un personnage "bâton" à une version plus détaillée (ajouter "les muscles" sur le "squelette", regarder le dessin pour mieux y voir son amélioration).

3) Dessin à la peinture noire : 30 minutes
Les élèves font plusieurs croquis successifs sur une grande feuille, pour faire évoluer leur dessin. Interdiction de gommer. Il s'agit de faire un dessin où l'on voit une personne qui est sur le point de tomber. Mais qui ne va pas forcément tomber.
Pendant le temps du dessin, l'intervenant passe d'élève en élève pour aider, débloquer, proposer des choses, et montrer aux autres élèves les travaux en cours de réalisation.
On passe ensuite à la réalisation définitive à la gouache noire sur une page du formulaire.

 
     
   
  Vue de l'exposition à la Mairie de Sainte-Anne : peintures originales des enfants sur une page du formulaire de demande de réparation  
     
 

Des notions simples sur notre histoire

- il n'y a pas que les noirs qui ont été mis en esclavage. Des blancs aussi ont été pris comme esclaves.
- tous les noirs n'ont pas été mis en esclavage, tous les blancs n'ont pas eu des esclaves.
- l'esclavage n'a pas commencé en afrique, il y a eu de l'esclavage partout.
- les européens ont commencé à prendre des esclaves pour faire du sucre à la fin du moyen-âge. Pour gagner de l'argent. La richesse était la raison de l'esclavage.
- le commerce triangulaire et la traite négrière ont été les plus grands trafics d'êtres humains de toute l'histoire du monde.
- l'esclavage est le plus grand crime possible, c'est un crime contre l'humanité.
- les gens étaient forcés de travailler, ils étaient torturés, ils ne pouvaient rien avoir, même pas de famille.
- les gens mis en esclavage ne voulaient pas rester esclaves. Ils se révoltaient.
- Haiti a été le premier pays à se libérer de l'esclavage. Mais il a du payer pour cela, très longtemps.
- l'esclavage a créé un déséquilibre économique : les européens sont devenus très riches, les africains et les gens mis en esclavage très pauvres. Ces déséquilibres existent encore aujourd'hui.
- les réparations servent à réparer ces déséquilibres, à rétablir une situation plus juste.

 
     
   
     
   
     
   
     
   
  Vues des affiches 90x 60 cm collées dans les rues de Sainte-Anne à partir des dessins des enfants  
     
  Exposition dans l'espace public

De grandes sculptures en extérieur, ainsi qu'une exposition de rendu de résidence dans le hall de la Mairie complètent ce processus.
 
     
   
  peinture 120 x 90 cm collée dans les rues de Sainte-Anne et affiche de la résidence  
     
   
  Solitude
Taille directe sur Acajou amer. 280 x 90 x 80 cm.
 
     
   
 

Atlas noir
Série des Moun Brilé

Taille directe sur fromager, éléments mécaniques de Darboussier, résine.
260 x 140 x 140 cm, 2017

 
     
     
   
     
 

Colonnisations
Lames de fer tréssées, bois, visserie
Hauteur 300 cm. Support bois 200 x 300 x 10 cm. 2017

Les lames de fer utilisées pour dresser ces deux colonnes proviennent de l'ancienne usine sucrière Darboussier, dorénavant site du Memorial ACTe.
Le tressage de ces fragments de l'histoire du lieu, symbôles d'une histoire plus vaste toujours en construction, participe du processus de Réparation, en créant du dialogue, des ponts sémantiques, des points de renaissance et de reconnaissance entre des représentations parallèles d'une histoire partagée.
Ce dyptique formalise des constructions parallèles du roman national, des récits identitaires, historiques et mémoriels au sein des sociétés issues de la traite négrière et de la colonisation.
Selon qu'on les regarde vers le passé, ou vers le futur, ces 2 sculptures accotées sont érigées vers une utopie collective ou dans une déshumanisation écrasante et mortifère.

 
     
   
     
     
     
     
     
 
     
  Pour toute demande d'information : ISMproject@reparations-art.org
www.francoispiquet.com

François Piquet
169 rue Lethière
97180 Sainte-Anne, Guadeloupe, France
(+590) 690 36 86 24